mercredi 5 mars 2008

Droit de vote!

Journée d'action pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers
Appel pour l’élargissement du suffrage universel

Lors de nos distributions de tracts sur les marchés combien de fois entend t-on « Vous savez, moi je ne peux pas voter ! »

Et oui ! Des personnes de nationalité étrangères qui vivent, travaillent dans notre pays-et de surcroît dans notre arrondissement-n’ont pas voix au chapitre alors qu’elles contribuent à la richesse du pays en payant leurs impôts et taxes…

Et pourtant.

Le 5 mars 1848, un décret de la République française supprimait le suffrage censitaire et instaurait pour la première fois au monde, à l’échelle d’un pays, le suffrage dit « universel » ouvert à tous les hommes, de nationalité française, âgés de plus de 21 ans.
Le corps électoral passait subitement de 246 000 électeurs à plus de 9 millions.

C’était le premier pas d’une longue marche toujours inachevée, à l’échelle mondiale mais aussi en France, vers un suffrage réellement universel.

Bien plus tard, en 1992, l'Europe instaure la citoyenneté de l’Union européenne. Les citoyens de l’Union européenne qui vivent dans un pays de l’Union dont ils n’ont pas la nationalité peuvent voter et se porter candidat, dans l’Etat de résidence, aux seules élections municipales et européennes.

Tous les pays de l’Union ont mis en pratique ce droit pour les élections européennes de 1994. La France a été le dernier pays de l’Union à ouvrir aux citoyens de l’UE vivant sur son territoire la possibilité de participer aux élections municipales en 2001-La tête de liste Gauche Alternative dans le 20è, est ainsi une des rares élues de nationalité étrangère.

160 ans après l’instauration du suffrage universel masculin, il serait temps que le droit de vote et d'éligibilité soit ouvert à toutes et tous les résident-e-s quelle que soit leur nationalité.

Attaché à la « Citoyenneté de Résidence », que nous défendons dans notre programme, cette préoccupation ne m’a jamais quittée durant 7 ans.

Dés la première année de la mandature je présentais, et faisais adopter, un voeu au Conseil du 13è sur le droit de vote des résidents non communautaires pour interpeller nos législateurs.

Fallait -il attendre pour autant le bon vouloir de ces derniers ?
Non, bien sûr. C’est pourquoi le préambule de la Charte des Conseils de Quartier du 13è, élaborée collectivement
avec des habitants du 13è et adoptée par le Conseil du 13 en novembre 2001, pour pallier à cette inégalité flagrante, le rappelle dans son préambule

Il est constitué de façon à ce que les habitants expriment leurs préoccupations, leurs projets pour le quartier, pour l’arrondissement et pour la ville et que des propositions collectives y soient élaborées.

Il représente équitablement la population dans sa diversité, notamment en assurant la présence des jeunes dès l’âge de 16 ans et des résidents étrangers.

C’est, entre autre, en ce sens que nous avons pu imposer un tirage au sort du collège habitant des Bureaux d’Animation des CQs qui ne soit pas réduit au inscrits sur les listes électorales !

J’ai aussi œuvré activement pour la mise en place, dans des Foyers de Travailleurs Migrants du 13è de Conseils de Concertations, afin que les résidents soient enfin reconnus comme acteurs et puissent défendre leurs droits, pour que les Votations Citoyennes organisées par les associations puissent avoir aussi un bureau de vote en mairie (J’ai présenté et fait adopter des vœux en ce sens en 2003 et 2005), pour que la mairie accueille et accompagne les initiatives citoyennes comme, par exemple, celle du collectif associatif Treiz’Acteurs : « La semaine des Solidarités Internationales »…et promouvoir le parrainage de jeunes sans papiers par la Mairie du 13è (vœu présenté et adopté en Novembre 2005) : dés février 2005, j’avais soumis un vœu pour la régularisation de la jeune Anaïs Y. du lycée Gabriel Fauré au Conseil du 13è; ce n’était, hélas, qu’un cas emblématique de « l’arbre qui cache la forêt ». Comme ensuite l’ont mis en lumière des réseaux efficaces de résistances civiques comme RESF .

Promouvoir le droit de vote et d’éligibilité de toutE résidentE étrangerE dans notre pays aux élections c’est non seulement affirmer la reconnaissance de l’apport culturel, économique, politique et social des étrangers en France et notamment à Paris, c’est combattre concrètement les lois populistes qui font de l’étranger un bouc émissaire et une simple marchandise, c'est construire des résistances et une alternative au libéralisme économique globalisé qui attaque nos liberté et nos droits, c'est agir pour une société solidaire, écologiste, féministe, altermondialiste, autogestionnaire et antiraciste que nous voulons. Paris peut et doit y contribuer: c’est le sens de notre engagement dans cette élection.

J-F Pellissier
images: journée d'action pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers ce 5 mars 2008

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