jeudi 6 mars 2008

PUBLICITE en procés: Victoire pour les "déboulonneurs"

Elu pour développer la démocratie
mais aussi pour soutenir les actions sur le terrain.

Suite à l'interpellation de militants du collectif des Déboulonneurs lors d'une action à laquelle j'ai participé dans le 13è, en 2006, nous avons, Maurice Pergnier, Claude Got et moi-même, été sollicités comme témoins par la défense lors de leur procès en Janvier 2007.

Ci dessous un extrait de mon témoignage:
Je suis maire adjoint du 13ème arrondissement de Paris, élu local, chargé de la
démocratie participative et de la vie associative, j'ai notamment initié, avec difficulté la mise l'installation outils d’affichage associatif. Paris est dans l’illégalité pour le nombre de panneaux consacrés aux associations et opinion libre, nombre insuffisant par rapport à prescription légale. Il m’a fallu trois ans pour en placer dix-huit. Dans le même temps l’affichage publicitaire grand format se développe à grande vitesse sans que les élus locaux puissent rien y faire, je suis très inquiet, c’est une privatisation de l’espace public. Il y a eu des vœux du conseil de Paris pour supprimer les ZPE [zones de publicité élargie, presque aucune restriction] et pour que le législateur mette en place une législation plus respectueuse mais sans succès. (...) Les prévenus ont usé de démocratie, et c’est en état de nécessité qu’ils ont agi.
Quand les canaux de la démocratie sont bouchés, et j’en suis un acteur au quotidien à mon échelle, il est sain que des actions collectives, en état de nécessité, alertent l’opinion et les politiques.

Le procureur, estimant les peines insuffisantes, avait fait appel; l'affaire a été rejugée le 6 février dernier, la bonne nouvelle est tombée hier:

La cour d'appel de Paris confirme la peine symbolique des "déboulonneurs"
AFP 05.03.08 | 14h56
Sept militants du collectif des "déboulonneurs", condamnés en première instance à une amende d'un euro symbolique pour avoir "barbouillé" des panneaux publicitaires, ont vu mercredi leur peine confirmée par la cour d'appel de Paris.

La 12e chambre correctionnelle de la cour d'appel a confirmé le jugement prononcé le 9 mars 2007 "en toutes ses dispositions".

"C'est la première fois qu'on a une décision de la part d'une cour d'appel", a relevé l'un des avocats du collectif, Me François Roux. Un arrêt "très intéressant", selon lui, car la cour reconnaît qu'"à une action symbolique répond une sanction symbolique".

Lors de l'audience du 6 février, l'avocat général avait requis des peines de 45 à 300 euros contre chacun des prévenus, en fonction de leurs revenus déclarés à la barre.

Les sept "déboulonneurs" avaient été interpellés le 28 octobre 2006 devant la gare d'Austerlitz, alors qu'ils étaient en train d'inscrire des slogans antipublicitaires sur des panneaux de l'afficheur Clear Channel.

Depuis 2005, le collectif organise chaque mois des actions collectives de désobéissance civile, consistant en un barbouillage de panneaux publicitaires, dans une demi-douzaine de villes de France.

Les déboulonneurs, qui dénoncent l'agression que constitue l'affichage géant, disent ne pas vouloir "supprimer la publicité" mais "la remettre à sa place". Ils réclament que l'affichage publicitaire soit limité à 50 x 70 cm, comme l'affichage associatif.
voir aussi: 25 février

Aucun commentaire: